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L'étude du politique a déja à plusieurs reprises trouvé sa place de façon latérale au Collège, sous des intitulés plus obliques. Il faut naturellement ici faire une mention particulière d'André Siegfried, l'auteur du Tableau politique de la France de l'Ouest qui, titulaire d'une chaire de « géographie économique et politique », fut l'un des créateurs de la sociologie électorale dans ce pays. La question du pouvoir et de sa genèse ont par ailleurs été au centre d'enseignements qui relevaient de la sociologie ou de la philosophie. Que l'on songe seulement aux travaux de Raymond Aron ou de Michel Foucault qui ont l'un et l'autre, bien que de façon fort différente, tant compté pour ma génération. On sait aussi le rôle décisif qu'a joué plus récemment Maurice Agulhon dans l'étude des mentalités et des cultures politiques du XIXe siècle français. Cette nouvelle chaire s'inscrit dans cette histoire, même si ces antécédents immédiats ne constituent pas à proprement parler une généalogie. Mais c'est aussi de certains enseignements donnés ici au XIXe siècle que peut être approché 1'esprit, sinon le contenu, de la présente chaire. Je pense notamment au souci de Michelet d'éclairer les vicissitudes du présent en retraçant la genèse de l'Etat et de la nation en France. Je dois aussi bien sur faire référence à Renan. Il avait également le souci de réfléchir à l'orientation à long terme de la cité, en éclairant et en interpellant son temps sur ses aveuglements et ses facilités. La visée de mon entreprise n'est pas très éloignée à maints égards de cette "philosophie de l'histoire contemporaine" qu'il appelait de ses vœux. Edgar Quinet enfin. Lui aussi entre au Collège charge d'un enseignement de tradition. Mais les cours de cet ardent républicain s'aventurent très vue sur des terres plus exposées puisqu'il traite successivement des jésuites (de concert avec Michelet), de l'ultramontanisme, puis des rapports du christianisme avec la Révolution française. Je me retrouve d'ailleurs très bien dans une des formules célèbres de l'auteur de La Révolution, je le cite ...