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V. 2 1979. Max Vander dit « le Belge » est en prison aux Baumettes depuis six ans. Mais pour ceux qui ont échappé à la police, comme « le Santon » ou Tany Zampa dit « le Napolitain », le Belge n'est qu'un parrain de prison, privé de sa plus grande force : la liberté. Dehors, même si le commissaire Morin et le juge Michel vident le Vieux-Port des petits et gros poissons de la French Connection, les affaires continuent. Poursuivant le combat de la mouche contre l'éléphant, Tany Zampa donne l'ordre par deux fois d'éliminer le Belge, à travers la fenêtre de sa cellule aux Baumettes puis dans les douches de la centrale de Saint-Maur. Mais quand Max Vander sort en 1984, c'est Tany Zampa que la justice fait tomber. On ne tardera pas à le retrouver pendu dans sa cellule. S'ouvre alors une nouvelle vie pour le Belge, guidée par la volonté de casser « la baraque » qui lui colle à la peau, cette rumeur qui fait de lui le seul responsable de tout ce qui se passe dans le Milieu. Dès l'été 1984, il reprend son activité de trafiquant de drogue et s'immisce dans d'autres secteurs tels les braquages et les machines à sous. Mais Scapula dit Scapu-la-balance, l'un de ses éphémères associés, prononce son nom devant les fédéraux et le renvoie en prison en mars 1988. Max Vander est de nouveau emprisonné avant de recouvrer la liberté fin 1992. Aucune charge ne pèse plus contre lui malgré la persévérance des juges d'instruction. Le Belge reprend ses affaires mais il ne peut calmer l'ardeur meurtrière de l'équipe des Sauvages, des tueurs qui ont déclenché la « guerre des boîtes de nuit ». Inculpé d'association de malfaiteurs en décembre 1993, il reste toute l'année 1994 en prison. Il sera vite libéré et au cours des cinq dernières années de sa vie, le Belge est cité dans de multiples affaires relevant du grand banditisme (trafics de cocaïne et de cannabis, carambouilles, racket...), du monde du sport (le football et l'OM, le PMU et les courses truquées, la boxe) ou des jeux clandestins qui réunissent les puissants de la Ve République. Une rumeur prétend même qu'il aurait bénéficié de la protection rapprochée d'un grand flic pour lui avoir donné des informations sur les réseaux terroristes algériens. En suivant le Belge, Cheker, le témoin de cette saga, va, sans le savoir, franchir le ruban jaune et voir se retourner contre lui la manipulation dont fut sans aucun doute victime le Belge durant toute son existence. Dans ce monde, la fin justifie toujours les moyens. V. 1 : Paris. Septembre 2000. Quartier des Champs-Élysées. Max Vander est tué de huit balles dans le corps. La neuvième dans la nuque. Dans la minute, les policiers bouclent le quartier. Les plus hauts responsables de la PJ défilent devant le cadavre. Des journalistes tendent les micros. Les témoins n'ont rien à dire. Loi du silence. Max est un beau voyou, Marseillais de coeur, Parisien de raison. La nouvelle fait déjà les gros titres des médias. Règlement de compte dans le Milieu. Le Belge assassiné en plein jour. Au bout de la rue, Cheker allume une cigarette. Son rendez-vous avec Max n'aura jamais lieu. Pour cet honorable correspondant du Milieu, la mort du voyou agit comme un détonateur. L'espion ne peut s'empêcher de faire le lien : cinq jours plus tôt, il a lu les déclarations d'un homme d'affaires dans Le Monde, mettant au jour les mécanismes de détournement de fonds au profit d'hommes influents, de cercles d'affaires et de partis politiques. Cheker connaît parfaitement cet univers. Et son instinct ne le trompe jamais. Ce meurtre lui donne l'occasion d'honorer une vieille dette envers Max. Une question d'honneur, une règle du Milieu. Pour démasquer les commanditaires, l'espion doit reprendre les étapes de la carrière du Belge. Relations, associations, amours et trahisons. Le roman commence en 1956 à Marseille. Max a dix ans. Il court le quartier de la Belle de Mai. Adopté par un patron de bistrot puis par une bande de malfaiteurs, le petit Belge découvre les vols à la roulotte et l'école de la débrouille. Proxénète à dix-sept ans, il côtoie très vite les caïds de Toulon, Marseille ou Paris, et fait ses classes en prison. Après le braquage et l'extorsion, le Belge commence à toucher les profits faramineux du trafic d'héroïne, intègre la French Connection sur les pas des Corses de Cuba et d'ailleurs. Dans sa course à la fortune, il voit se dresser devant lui Tany Zampa, un trafiquant de génie qui compte parmi les plus importants Napolitains du Vieux-Port. Le combat de la mouche et de l'éléphant. Une dette non honorée par les Napolitains va brûler l'ambition du Belge et ajouter une page sanglante au grand livre des règlements de compte. Avec en filigrane, une autre guerre, celle qui a élu les Généraux du grand banditisme français de ce nouveau siècle, celle qui fera rage dans le deuxième tome.