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Les personnes qui parlent accompagnent généralement leur discours des gestes. De nombreux chercheurs se sont centrés sur les relations entre les productions verbales et gestuelles. Les conceptions quant à l’origine des gestes et du langage divergent. Certains pensent que ces deux systèmes proviennent d’une même structure cognitive de base, d’autres les envisagent comme distincts. Les études se sont principalement basées sur l’observation des populations d’enfants ou d’adultes d’âge moyen, ainsi que sur l’analyse de sujets aphasiques, mais peu ont pris en compte les personnes âgées. C’est pourquoi nous avons choisi de réaliser notre expérience avec des personnes de l’Université des ainés.
Afin d’étudier les liaisons entre les productions verbales et gestuelles, nous nous sommes placés dans une situation de rappel de récits. Nous aurions pu choisir des conversations spontanées enregistrées en milieu naturel ou des situations semi-structurées en posant des questions ouvertes aux personnes rencontrées, mais nous avons préféré mieux contrôler la situation pour que les différences entre sujets dépendent moins du thème abordé ou de tout autre variable liée au contexte. L’inconvénient du milieu artificiel par contre, réside dans le fait que nous nous éloignons des conditions de la vie quotidienne où les individus font probablement plus de gestes.
Dans la première partie de ce travail, nous présentons certaines notions théoriques qui sous-tendent notre expérience. La mémoire des récits fait l’objet de notre premier chapitre. Dans celui-ci, nous abordons le traitement de l’information textuelle et les différences d’âge qui s’y rapportent. Bien qu’une multitude de variables interviennent dans les performances de la mémoire, on estime généralement qu’il se produit un déclin lié à l’âge chez les personnes âgées. Dans uns second chapitre, nous examinons le point de vue de différents chercheurs quant à l’existence de liens éventuels entre les productions gestuelles et verbales. MC Neill, en particulier, estime que gestes et langage dépendent d’une structure psychologique commune. Si tel est le cas, nous devrions observer dans notre expérience, qu’un déclin des productions verbales est accompagné d’un déclin des productions gestuelles. Ensuite, nous mettons en évidence deux facteurs qui peuvent influencer l’apparition de gestes dans le discours : l’importance des propositions et la valeur d’imagerie des propositions verbales. Pour terminer, nous formulons quelques hypothèses quant au comportement des personnes âgées.
Dans la seconde partie de ce mémoire, nous présentons notre expérience sur les relations entre les productions gestuelles et verbales lors du rappel de récits. Nous avons observé 40 sujets, répartis en deux tranches d’âge : des personnes jeunes (18-25 ans) et des personnes âgées (49-69 ans). Nous leur avons présenté deux tâches différentes : le lecture d’une histoire suivie de son récit et l’apprentissage d’une seconde histoire suivie de son rappel littéral. Par la consigne d’un rappel par cœur, nous nous plaçons dans une situation standard où la pathologie peut apparaître comme par exemple, le manque du mot, pouvant donner lieu à un déclin des productions verbales. Ce trouble peut être compensé par le choix d’autres mots dans le récit raconté pus librement. La diminution éventuelle des productions verbales est-elle accompagnée d’une diminution des productions gestuelles ? Telle est la question à laquelle nous répondrons après avoir analysé et interpréter nos résultats
Verbal Behavior --- Verbal Behavior --- Aged
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Verbal Behavior --- Child
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Movement --- Aphasia --- Verbal Behavior
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Speech --- Voice --- Verbal Behavior
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Verbal Behavior --- Women
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Dans notre approche théorique, nous avons été amenés à préciser progressivement le cadre dans lequel se situent les objectifs de notre étude.
En effet, deux modèles de production nous ont permis de nous rendre compte que raconter un évènement nécessite une planification du comportement verbal. Ainsi, le locuteur doit organiser des groupes de phrases qui constituent une unité sémantique, il doit aussi les ordonner dans une séquence, et enfin choisir les unités linguistiques appropriées. La présence d’unités sémantiques internes au discours a été mise en évidence par Ehrich et Koster (1983) dans l’étape de segmentation. Nous avons pu observer que le locuteur produit le discours par segments lors de descriptions d’une structure spatiale. A l’intérieur des segments, le locuteur tente de maintenir la cohérence, et introduit des marques linguistiques entre ces segments. Par l’interlocuteur, la segmentation du discours est évidente si les endroits de rupture entre segments sont marqués linguistiquement. Les segments du discours ont donc un statut d’unités linguistiques. L’étude de Costermans et Bestgen (1991) nous a montré le rôle des marqueurs temporels dans la segmentation de narrations.
Partant de cette constatation, nous avons posé le problème de l’émergence du marquage linguistique de la structure temporelle chez l’enfant.
Dans notre approche expérimentale, nous avons contrôlé la production des narrations afin de remédier aux limites que présentaient les récits recueillis par B. Pirson (1989). Nous avons donc demandé aux sujets de raconter la suite d’illustrations qui leur était présentée. Nous avons également tenté d’évaluer les possibilités cognitives en fonction de l’âge.
A cette fin, nous leur avons demandé de mettre en évidence la structure qu’ils percevaient dans le matériel imagé. Nous nous attendions à ce que les possibilités cognitives sous –jacentes à la segmentation précèdent les possibilités de marquage linguistique. Nous avions fait l’hypothèse que les narrations d’enfants auraient une structure plus linéaire que celle d’enfants plus âgés.
Les résultats ont montré que les sujets plus jeunes ne marquent pas la succession entre les événements de leur narration. Cependant, les possibilités sémantiques de segmentation semblent se mettre en place dés 6 ans puisque ces sujets ont perçu une structure précaire.
Le développement linguistique des indicateurs temporels est important entre 6 et 8 ans puisque nous avons pu observer que les indicateurs temporels jouent un rôle dans la segmentation du récit en troisième primaire. Davantage de segments ont d’ailleurs été mis en évidence par ces sujets que par ceux de 6 ans.
Les sujets des premières primaires présentent des performances similaires à celles des adultes au niveau linguistique. Ceci suggère que le rôle des indicateurs temporels est acquis à 11 ans. Néanmoins, les adultes marquent les segments de façon plus différenciée grâce aux marqueurs d’ancrage. Ceci concorde avec la hiérarchie croissante de la structure perçue par les adultes.
Cette étude nous a permis de montrer que les narrations s’organisent progressivement en segments, tant au niveau linguistique qu’au niveau cognitif. Nous avons pu observer une différence fonctionnelle ente marqueurs d’ancrage et marqueurs d’enchaînement à partir de 8 ans, alors que les résultats de B. Pirson (1989) suggèrent que seuls les marqueurs d’enchaînements avaient un rôle d’organisation. Notre situation standardisée a donc permis aux enfants de différencier le rôle des indicateurs temporels, alors que ceci n’apparaissait pas lors de la production spontanée. Cependant, signalons qu’il ne s’agissait pas ici d’une situation naturelle.
Enfin, il nous reste à préciser que d’autres indices peuvent avoir un rôle dans la structuration du discours. Notre étude portant sur une structure temporelle, les indicateurs de durée et, proches de ceux-ci, les références temporelles, semblent y jouer un rôle important. Le nombre d’indicateurs de la structure chez les plus jeunes et le nombre de commentaires chez les adultes pourraient également servir de base pour d’autres analyses.
Il aurait pu être intéressant également d’étudier certains ajouts dans les productions des sujets par rapport à la narration imposée. Il semble en effet que les changements de lieu pourraient être des indicateurs de la structure.
Ces pistes nous amènent à établir la diversité d’indices de la structure et la complexité du processus de segmentation. Néanmoins, nous avons pu montrer que la distinction fonctionnelle entre ancreurs et enchaîneurs émerge progressivement au cours du développement.
Verbal Behavior --- Speech --- Adult --- Child
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