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Les chrétiens n’ont pas le monopole de la défense de la vie humaine. Libéraliser l’avortement, c’est faire échec à la règle d’or de la morale universelle : « Ne fais pas à autrui ce que tu ne voudrais pas qu’il te fasse ». En ne respectant pas ce principe, une loi qui libéralise l’avortement ébranle le consensus caractéristique de toute société démocratique. La démocratie, en effet, ne définit pas par l’application aveugle de la règle de la majorité, mais par la volonté de rejeter tout privilège et toute discrimination au nom de l’égale dignité de tous les hommes. Un État démocratique qui prend la décision d’éliminer certains êtres humains amorce dès lors une dérive qui conduit au totalitarisme. Aujourd’hui comme naguère, des idéologies prétendent « légitimer » cette dérive, avec la complicité d’hommes politiques, de juristes, de démographes et surtout de médecins. L’une de ces idéologies préconise une morale de l’espèce, où l’individu ne compte plus ; l’autre développe une morale de l’égoïsme individuel, où la société n’a plus d’importance. En fait, ces idéologies se sont croisées : elles ont donné naissance à l’idéologie de la sécurité démographique. D’inspiration nettement scientiste, cette idéologie est au service d’un dessein impérial sans précédent. Ce dessein vise à planifier rigoureusement la production qualitative et quantitative des hommes selon des critères d’intérêt, de convenance ou d’utilité. L’auteur analyse les fondements de ce nouvel impérialisme et il en démonte les rouages. Il montre aussi qu’il y a moyen d’y faire échec, par une action en faveur de la promotion de la femme, de l’enfant et de la famille. Cette action requiert le concours des États autant que celui des Églises. Tous doivent conjuguer leurs efforts pour vaincre la violence structurelle qui acclimate l’idée que l’avortement est une nécessité. Ainsi, puisque tout le monde s’accorde à reconnaitre que l’avortement est un échec, il faut montrer qu’il est évitable et agir pour qu’aucune femme de soit tentée par cette solution de désespoir. Car, ni ici ni dans le Tiers-Monde, on ne résout les problèmes de détresse en proposant aux femmes de supprimer leur enfant. Bref, la prévention de l’avortement passe par l’éducation à l’accueil. Elle passe par le partage généreux de l’avoir, su savoir, du savoir-faire. Elle passe aussi par le partage des raisons qui sont offertes à l’homme de vivre dans l’espérance et dans la joie.

804.0 --- Avortement --- Aspect politique. --- Aspect social.