Narrow your search

Library

ULB (7)

VUB (5)

Odisee (3)

Thomas More Kempen (3)

Thomas More Mechelen (3)

UCLL (3)

ULiège (3)

VIVES (3)

KU Leuven (2)

LUCA School of Arts (2)

More...

Resource type

book (8)

film (6)

digital (1)

periodical (1)


Language

English (9)

French (5)

Undetermined (1)


Year
From To Submit

2023 (2)

2022 (5)

2017 (2)

2015 (2)

2013 (1)

More...
Listing 1 - 10 of 15 << page
of 2
>>
Sort by

Book
A Textbook of Fluid Mechanics and Hydraulic Machines¿
Author:
ISBN: 1944131000 9781944131005 9788131808153 8131808157 Year: 2017 Publisher: [New Delhi]

Loading...
Export citation

Choose an application

Bookmark

Abstract

The course contents of the book entitled A Textbook of Fluid Mechanics and Hydraulic Machines have been planned in such a way that the book covers the complete course of engineering students of mechanical, civil, electrical aeronautical and chemical.

Keywords


Periodical
Books of India ... (up-to-date bibliography of English publications and other Indian regional languages published in ... excluding Hindi and Sanskrit)
Author:
Publisher: Dehli Bansal

Loading...
Export citation

Choose an application

Bookmark

Abstract

Keywords


Book
A Textbook of Fluid Mechanics
Author:
ISBN: 9788131802946 8131802949 Year: 2015 Publisher: [Place of publication not identified]

Loading...
Export citation

Choose an application

Bookmark

Abstract

Keywords


Book
Mechanics of solids
Author:
ISBN: 9788131808917 8131808912 Year: 2017 Publisher: Bengaluru

Loading...
Export citation

Choose an application

Bookmark

Abstract

Keywords


Book
Heterocyclic chemistry
Author:
ISBN: 9788122435856 Year: 2015 Publisher: New Delhi ; Bangalore ; Chennai ; Cochin ; Guwahati ; Hyderabad ; Kolkata ; Lucknow ; Mumbai : New Age International,

Loading...
Export citation

Choose an application

Bookmark

Abstract

The title book is designed as a comprehensive textbook for a complete course in the chemistry of Heterocyclic Compounds, for graduate and postgraduate level students. Several chapters and sections of the book have been thoroughly revised. Recent research work and trends in the synthesis of heterocyclic compounds have been taken into consideration while undertaking the revision of the book. Special features of this edition is the inclusion of techniques like New Synthetic Reagents and Phase Transfer Catalysis. Important reactions with detailed mechanisms have received a close scrutiny of the author. This exercise will assist to unravel and understand the intricacies of complex syntheses. The book has been written in a friendly language. New problems from the recent literature have been added. The bibliography has been updated that will be a useful tool for students and researchers.


Film
Charulata
Authors: ---
Year: 2022 Publisher: [Paris] : Carlotta Films,

Loading...
Export citation

Choose an application

Bookmark

Abstract

Bhupati Dutta, un homme riche, est entièrement absorbé par la gestion de son journal. Il voit l'ennui et la solitude de sa femme Charulata, et demande à son cousin Amal de lui tenir compagnie. Intelligente et cultivée, Charulata va peu à peu se prendre d'amour pour cet artiste bohème au fur et à mesure de leurs discussions et de séances d'écriture partagées, qui donnent un nouvel horizon à sa vie. Alors que Satyajit Ray vient de tourner La Grande cité, immense chef-d'œuvre ancré dans la réalité contemporaine humaine et sociale de l'Inde, il change légèrement d'orientation dans son film suivant. Un nouveau destin de femme, un nouveau questionnement sur l'amour en toile de fond, mais un autre contexte social, la haute bourgeoisie et un autre contexte historique puisque nous remontons au siècle précédent. Retour en arrière temporel, Charulata est également une forme de retour en arrière dans l'œuvre même de Ray, puisqu'il est l'adaptation d'un livre de Rabindranath Tagore, auteur dont le cinéaste s'était déjà inspiré trois ans plus tôt pour Trois femmes. Le sujet lui-même a été longuement mûri dans l'esprit de Ray : "C'était un vieux projet, auquel on avait fait beaucoup d'objections. L'héroïne y est amoureuse de son beau-frère et l'on me disait que le public indien n'accepterait pas une situation aussi choquante. Je pensais au contraire qu'il sympathiserait avec la femme. J'avais raison. Le film a eu du succès et personne n'a parlé de son immoralité." En effet si Ray semble prendre un certain recul, dans toutes les acceptations du terme, c'est pour s'attaquer à sujet subtil, que certains pouvaient même envisager comme tabou dans l'environnement culturel indien de son époque. Un sujet que Ray met en perspective avec les grandes thématiques qui parcourent régulièrement son œuvre, l'harmonie entre poésie et politique, la littérature et particulièrement l'écriture comme révélateur de l'humain, et évidemment la place de la femme dans la société indienne. Charulata est un film somme, une synthèse de la philosophie mise en scène par Ray dans ses différents films, un film d'une immense profondeur qui donne pourtant l'impression d'une grande fluidité, d'une simplicité évidente. Projet ambitieux dans son ensemble, Charulata part d'un postulat de fiction classique: la naissance du sentiment amoureux. Et il reprend même une structure qui, si elle semblait osée pour les producteurs de Ray, nous est très familière de celle du trio constitué du mari, de la femme et de l'amant dans le cadre d'une famille aisée. Une situation conventionnelle, mais traitée avec grâce et subtilité par le cinéaste. Le personnage principal de ce trio, celui qui donne son titre au film, c'est la femme, Charulata. Nous retrouvons dans ce rôle Madhabi Mukherjee, qui était déjà l'inoubliable interprète principale de La Grande ville. Elle est ici à nouveau formidable devant la caméra de Satyajit Ray, qui sait filmer les femmes comme aucun autre. Un an après son rôle de jeune femme populaire qui se lance dans le monde du travail, elle offre une autre facette de la femme indienne, dans une autre condition sociale et une autre époque, mais avec une performance tout aussi remarquable, toute en retenue. Elle est le point d'attention principal du spectateur, le catalyseur de toutes les émotions du film. Autour d'elle, on retrouve Shailen Mukherjee, déjà au casting, dans un petit rôle, de La Grande ville, et très convainquant dans le rôle du mari, son enthousiasme pour son journal et son aveuglement aux attentes de sa femme. Le troisième rôle, celui de l'amant, est dévolu à un acteur incontournable de l'œuvre du cinéaste bengali, Soumitra Chatterjee, révélé par le rôle d'Apurba dans Le Monde d'Apu puis régulièrement remarquable dans de nombreux film de Ray. Il est ici un peu moins impressionnant, en retrait de ses deux partenaires, c'est le rôle qui veut cela, mais nous le retrouvons avec plaisir. Ces trois personnages centraux nourrissent de nombreuses similarités: tous trois sont éduqués, on pourra même les qualifier d'intellectuels, et sont pleinement conscients de leur place dans la société comme dans leur univers familier, de leur rôle dans l'équilibre de leur environnement. Pourtant, tous trois vont être totalement aveugles sur eux-mêmes lorsque cet équilibre sera remis en cause. Si le triangle amoureux que présente Satyajit Ray nous semble d'un grand classicisme, il offre pourtant une particularité, celle de se dérouler à l'insu de ses principaux protagonistes. Ce que filme Ray, c'est la naissance du sentiment amoureux chez des personnages qui n'en ont pas conscience. Charulata et Amal ne se rendent pas compte de leur amour naissant, Bhupati ne se rend pas compte qu'il est en train de perdre sa femme. A ce titre, et uniquement sur ce point, on pourrait presque rapprocher Charulata du Mépris. Là ou Godard filmait sur la durée d'un long métrage l'instant précis où une femme se rend compte qu'elle n'aime plus un homme, Ray analyse en deux heures la naissance du sentiment amoureux, avant même qu'il ne soit perçu par les amants. Charulata est donc le récit d'une série d'incompréhensions. Bhupati voit que sa femme s'ennuie, mais lui cherche de la compagnie plutôt que de lui consacrer plus de temps, Amal et Charulata se séduisent l'un l'autre sans s'en rendre compte, et lorsque chacun des protagonistes s'en apercevra, il sera trop tard. On peut donc être lucide sur le monde, comme l'est Buphati des réalités politiques de son pays, comme l'est Amal face à l'art, et incapable de comprendre ce qui nous touche de près. C'est ce que Ray symbolise à l'évidence par la présence régulière d'instruments d'optique, qui rapprochent ou séparent les êtres selon les scènes et sont en tout cas indispensables à la perception de la réalité des êtres ; comme l'illustre la scène où Charulata, assise sur la balançoire, se rapproche de façon sensorielle d'Amal allongé au sol en l'observant au travers de ses jumelles. Un acte qui devrait lui révéler une réalité qu'elle reste malheureusement incapable d'intellectualiser. La ficelle pourrait paraitre grosse, mais Ray filme la situation avec tant de légèreté que ce n'est jamais le cas. On pourrait faire à ce titre un léger reproche au film qui n'offre jamais, hormis à la toute fin, une réelle libération des sentiments de ses spectateurs. Il nait de cela une certaine distance émotionnelle, une certaine frustration même de ne jamais être totalement emporté par cette histoire d'amour qui ne se concrétise jamais. C'est toutefois un reproche bien mineur devant la richesse thématique et la réussite stylistique de Charulata. L'œuvre de Satyajit Ray se construit souvent sur la dualité entre la politique, la réalité objective du monde et la poésie, sa perception subjective et artistique. C'est dans Charulata que cette dualité est illustrée de la manière la plus évidente, respectivement incarnée d'une part dans le personnage de Buphati et d'autre part dans ceux d'Amal et de Charulata. Bhupati est totalement engagé dans la réussite de son journal. Il ne lui est pas nécessaire pour subvenir à ses besoins, mais il s'y consacre totalement, avec une foi véritable dans le rôle de la presse dans la grande mécanique du monde et dans la destinée politique de son pays. Il s'y engage avec une intégrité absolue et entretient avec son journal une relation exclusive, qui relègue même sa femme au second plan. Tenue éloignée par son mari, Charulata va alors être attirée vers l'autre pôle par Amal, un monde artistique, ici principalement littéraire. Tout au long du film, sa découverte de ce nouveau monde va l'écarter un peu plus de son mari. Et si, une fois Amal parti, on pourra entrevoir l'opportunité d'une réconciliation de ces deux mondes, la conclusion sera claire : les ponts sont bel et bien rompus. Cette réflexion, construite tout au long du film sans la moindre lourdeur par Ray, amène le spectateur à envisager l'utopie d'une réunion de ces deux mondes, et aussi du constat de son échec.

Keywords


Film
Le dieu éléphant
Authors: ---
Year: 2022 Publisher: [Paris] : Carlotta Films,

Loading...
Export citation

Choose an application

Bookmark

Abstract

Un vieil homme, propriétaire d’une statuette de Ganesh, « Le Dieu Eléphant », ne comprend pas les offres démesurées qu’on lui fait pour cet objet sans valeur apparente. Peu de temps après, la statuette est dérobée. Un détective, aidé de son ami et d’un écrivain pour enfants, se chargent alors de l’enquête… Dans les Cigares du Pharaon, Tintin se retrouve au Rawhajpoutalah, royaume de l’Inde colonial inventé par Hergé. Feluda, détective dont Satyajit Ray raconta les aventures dans une série de romans, a beau emprunter autant à Sherlock Holmes qu’à Tintin, devant Le Dieu Eléphant (1979), on a l’impression de se retrouver devant l’adaptation d’une bande dessinée du reporter belge. Cela tient à plusieurs facteurs: premièrement, l’intrigue qui raconte l’histoire du vol d’une statue du dieu éléphant Ganesh dans un appartement de Bénarès, vol dont le fin mot ironique (la statue n’avait dans un premier temps pas quitté son lieu de résidence) pourrait avoir été conçu par Hergé; deuxièmement, les sympathiques acolytes qui accompagnent Feluda, son cousin Topshe, assistant fidèle, et son ami Babu, auteur de romans policiers qui fait penser à la fois à Haddock par son caractère emporté et naïf et à Tournesol par ses étourderies; troisièmement, et c’est encore plus étonnant, certains plans du film, ainsi celui où l’on aperçoit un pistolet sortant d’une lucarne et menaçant Feluda, composition de plan typique des premiers albums d’Hergé; quatrièmement, un ton bon enfant, où l’humour prend d’abord le pas sur les évènements jusqu’à ce que les choses se corsent lorsqu’il s’avère que la vie de nos héros est en danger. Peut-être cette impression tient-elle aux repères tintinophiles du spectateur occidental devant ce film indien, mais Ray évoque lui-même expressément Tintin en insérant dans la scène de visite de la chambre de l’enfant un plan montrant un des meilleurs albums d’Hergé: L’Ile noire. A tous ces aspects qui font le charme de cette délicieuse aventure policière s’ajoutent des éléments qui sont typiques de la manière et de l’univers de Ray: d’abord, la présence dans le rôle du détective Feluda du formidable Soumitra Chatterjee, acteur fétiche de Ray, non seulement en raison du nombre de films qu’ils ont tourné ensemble (quatorze), mais aussi parce que l’élégance naturelle de Chatterjee, la tournure à la fois candide et inquiète de son visage, et ses traits de caractère très humains (avec leurs beautés et leurs faiblesses) sont le reflet du style de mise en scène humaniste de Ray qui met toujours l’individu au centre de ses plans. Ensuite, parce qu’à travers ce film d’aventures bon enfant, Ray aborde un thème qui traverse maints films de sa filmographie (en particulier La Complainte du sentier, L’Invaincu, qui se déroule d’ailleurs aussi à Bénarès, Le Monde d’Apu, La Déesse ou Des Jours et des nuits dans la forêt), à savoir la dénonciation des méfaits de la superstition religieuse qui menace l’Inde d’aujourd’hui comme elle menaçait l’Inde d’hier. La statue de Ganesh a en effet été volée par un riche trafiquant au profit d’un faux prophète, qui avait mis en place un système de contrebande d’objets religieux de grande valeur en exploitant la crédulité des pélerins de Bénarès. La scène où Feluda, déguisé en religieux, roule des yeux dans une démonstration de colère non feinte pour se venger du trafiquant, montre combien ce sujet tient à coeur à Ray. Enfin, le spectateur familier de Ray ne peut s’empêcher de remarquer que l’appartement où la statue de Ganesh a été volée a quelques secrets familiaux à livrer et notamment des relations difficiles entre l’ancienne génération et la nouvelle, autre sujet de prédilection de Ray dont il a parlé notamment dans La Grande Ville. Etre capable de rester fidèle à ses obsessions et ses thèmes, dans le cadre d’un film d’un genre plus populaire, du moins plus propre à rencontrer un vaste public familial, que certains de ses précédents films d’une nature plus dramatique, est bien entendu à porter au crédit de Ray et démontre une fois de plus la versatilité et la richesse d’une oeuvre qui compte parmi les plus belles du cinéma.

Keywords


Film
Mahanagar DVD
Authors: ---
Year: 1964 Publisher: Inde, R.D.Banshal & Co.,

Loading...
Export citation

Choose an application

Bookmark

Abstract

Subrata Mazumdar, modeste employé de banque à Calcutta, a du mal à subvenir aux besoins de sa famille. Enfreignant les traditions, sa femmes Arati se décide à chercher du travail et devient représentante en porte à porte. Son mari accepte mal cette situation mais suite à un krach, il est licencié et le travail de sa femme devient d'autant plus nécessaire. C'est alors qu'une collègue anglaise d'Arati est victime d'une injustice de leur patron. Par solidarité pour elle mais au risque de perdre son propre emploi, Arati décide de prendre sa défense...

Keywords


Film
La grande ville
Authors: ---
Year: 2022 Publisher: [Paris] : Carlotta Films,

Loading...
Export citation

Choose an application

Bookmark

Abstract

Subrata a bien du mal à subvenir aux besoins de sa famille avec sa paye d'employé de banque. Payer les nouvelles lunettes de son père ou même acheter du thé deviennent un luxe de plus en plus inaccessible. Sa femme Arati a alors une idée: elle veut travailler, pour contribuer au bien-être de la famille et soulager son époux. Mais, traditionnellement, la femme indienne ne travaille pas. Elle va devoir faire changer les mentalités pour imposer sa nouvelle vie… Dixième long métrage de Satyajit Ray, La Grande ville est son premier film contemporain. Situé dans la ville de Calcutta, le point de départ du film est le quotidien d'une famille indienne comme il en existe alors des milliers d'autres. Leurs difficultés financières et les barrières sociales dressées devant le destin sont le reflet de la vie de tous les compatriotes de Ray. Et pourtant, le public indien en ressortira déçu. Il attendait de son seul cinéaste internationalement reconnu un film exclusivement consacré à ses difficultés, à la vie dans la grande ville de Calcutta. Un reproche qui nous semble d'abord injuste, tant Ray a su en quelques images saisir le quotidien de tout un peuple, mais surtout restrictif, car l'ambition du cinéaste est toute autre. Loin de se contenter d'un constat, il va bien plus loin, dressant une perspective, un idéal qui briserait le carcan des traditions, incarné par le plus beau de ses personnages. Après, entre autres, avoir signé la Trilogie d'Apu et La Déesse, le poète bengali va se surpasser pour nous offrir ce qui est peut-être son plus grand chef-d'œuvre. Adaptation d'une histoire écrite par Narendranath Mitra, La Grande ville débute comme une description sociale, simple et touchante. Celle de la vie de la famille Mazumdar et de ses difficultés quotidiennes. Un seul salaire, celui de Subrata, employé de banque, nourrit toute la famille. Sa femme Arati, son fils, sa belle-sœur et ses parents. Il ne s'agit pas d'une description complaisante de la misère, mais de la peinture sensible du quotidien d'une famille comme les autres à Calcutta. Chacun semble manger à sa faim mais tout autre achat - une paire de lunettes, un sachet de thé ou une boite de tabac - est un luxe qu'il est difficile de se permettre tant il faut compter chaque roupie du salaire de Subrata. Au détour d'une discussion, Subrata évoque avec sa femme la situation d'un couple de leurs amis dont la femme travaille. Une idée germe alors dans l'esprit d'Arati: elle veut travailler, soulager son mari, contribuer à la vie de la maison et, le plus simplement du monde, améliorer le quotidien. Le constat que voulait faire Ray est terminé, il engage maintenant ses personnages, en premier lieu celui d'Arati, dans une toute autre aventure. Car l'ambition de Ray n'est pas seulement descriptive. Constater est une chose, mais il faut aller plus loin. Proposer, rêver, quitte à bousculer les valeurs les plus fondamentales de ses compatriotes, voilà ce qui anime le cinéaste. Il rompt alors un tabou. Il rêve une femme au travail. Et voilà comment Ray transforme un film social, exagérons un peu, en un véritable film d'aventure. L'héroïne en est donc Arati, confrontée à un monde hostile. Le premier obstacle qui se dresse devant elle est sa famille, qui ne conçoit pas qu'une femme puisse travailler. Son mari, qui cède pourtant rapidement à ses arguments, va petit à petit concevoir une forme de jalousie à l'égard de sa femme, dont la réussite coïncide avec des échecs de plus en plus marqués pour lui. Son jeune fils la boude régulièrement, il reproche à sa mère ses absences. Et surtout son beau-père va longtemps se murer dans le silence, n'acceptant pas la rupture d'une tradition qui lui parait inviolable. Le second obstacle, c'est le monde extérieur, qu'Arati ne connait pas. Embauchée comme vendeuse à domicile, elle doit se plonger dans un univers inconnu en faisant du porte-à-porte dans les quartiers riches de Calcutta. Scène touchante, lors de sa première sortie, elle recule sur le pas de la porte après avoir sonné, n'osant pas aller plus loin. Séquence touchante saisie en un instant par Satyajit Ray. Avec le temps, et l'aide d'une jeune collègue anglaise bien plus habituée au grand monde qu'elle, Arati finira par apprendre les codes et maitriser son environnement. Autre ressort digne du film d'aventure, les nombreux rebondissements qui émaillent le parcours d'Arati. Le plus flagrant advient lorsque Subrata a convaincu sa femme de poser sa démission, alors qu'il croit avoir trouvé un second travail. Dans un montage alterné, évidemment construit dans l'objectif de créer le suspense, Ray nous montre le même matin Arati se rendre dans le bureau de son chef et Subrata arrivant à son travail, et constatant que sa banque a fait faillite. Il parviendra finalement à contacter sa femme pour l'empêcher de démissionner, à la dernière minute. Un moment de cinéma haletant, que l'on s'attendrait bien plus à trouver dans un film à suspense que dans un film purement social. Prodigieuse manière d'ajouter du rythme à un film qui aurait facilement pu tourner au simple discours. Pour faire une aventure, il faut bien sûr un héros. Ici, c'est une héroïne, peut-être le plus formidable personnage féminin de Ray, qui n'en est pourtant pas avare. Pour le rôle d'Arati, il a choisi Madhabi Mukherjee, qu'il retrouva ensuite pour deux rôles formidables, dans Charulata et Le Lâche. A chaque plan sa beauté, sa conviction, sa force frappent le spectateur. On peut difficilement rêver héroïne plus séduisante et plus marquante qu'Arati, elle emporte l'empathie du premier au dernier plan, nous laissant conquis à chaque apparition. Elle est ainsi le véhicule parfait du message de Ray. Le cinéaste place en elle tout ce en quoi il croit: la modernité, la persévérance, l'intelligence, l'ouverture à l'autre. Autour d'elle, et c'est presque une constante dans le cinéma de Ray, pas de personnage négatif, pas de méchanceté. Au pire, ils sont présentés comme enfermés par une histoire, par des valeurs du passé. Tous finiront par apprendre de l'aventure d'Arati, et par évoluer. Son mari, interprété avec sensibilité par Anil Chatterjee, un habitué du cinéma de Ray, acceptera, alors que la situation économique du couple est au plus mal, la démarche de son épouse. Même son beau-père, professeur à la retraite qui préférait faire le tour de ses anciens élèves que d'accepter un sou de sa bru, finira par la comprendre après un accident qui manque de lui coûter la vie. Et d'ailleurs dès le début du film, tous les personnages ne sont pas hostiles. On pense notamment au patron d'Arati, qui embauche plusieurs femmes. En partie par intérêt, ce sont des femmes qui vont démarcher d'autres femmes, mais aussi semble-t-il par une certaine ouverture d'esprit, tant il apparait comme compréhensif, voire débonnaire, dans la gestion de son personnel. C'est toutefois lui qui créera le dernier rebondissement du film. Socialement ouvert, il n'en conserve pas moins une vision fermée du monde. Cela se traduit dans son traitement de la situation d'Edith, employée d'origine anglo-saxonne. Pour lui, par nature, elle est moins travailleuse, moins sérieuse que ses collègues indiennes. Après une absence prolongée, due à une maladie, il la licenciera, provoquant la colère et la démission impulsive d'Arati. Car pour Arati, Edith a été la plus grande aide à son émancipation. Elle lui a offert ses conseils, son soutien et surtout son amitié. En plus de travailler, Arati a surtout découvert un autre monde, d'autres relations. Et c'est Edith qui symbolise ce monde extérieur, l'ouverture qu'elle a trouvée et que n'a pas son chef. Ce n'est pas par idéalisme social qu'elle finit donc par démissionner, mais plus simplement par reconnaissance et par idéalisme. Pour elle, Edith ne doit pas subir un traitement plus dur parce qu'elle n'est pas indienne. Elle est digne des mêmes choses que toutes les autres. L'aventure d'Arati, toute sa démarche, ne se résume pas à la recherche d'un salaire supplémentaire, c'est une quête de justice et d'ouverture au monde. Son expérience l'a grandie, l'a changée et a fait évoluer tout son entourage. Elle a même convaincu son mari. Lors des bouleversants derniers plans, on les voit ainsi réunis. Tout deux aux chômage, ils n'en sont pas moins heureux et prêts à repartir à l'aventure, dans la grande ville. Cette fin, une situation difficile mais porteuse d'un optimisme fort, est le choix de Ray qui transforma la conclusion du livre de Mitra. Symbole de la foi en l'homme et en l'avenir que le cinéaste nous a transmis tout au long du film.

Keywords


Film
Le lâche ; : Le saint
Authors: ---
Year: 2022 Publisher: [Paris] : Carlotta Films,

Loading...
Export citation

Choose an application

Bookmark

Abstract

Le lâche: Amitabha, scénariste bengali est en route pour Hashimara pour l'écriture de son prochain film. En chemin, sa voiture tombe en panne. Dans la station-service où il est arrêté, il rencontre Bimal Gupta, un planteur de thé qui passe un coup de téléphone. Constatant qu'Amithaba ne peut pas poursuivre son chemin et n'a nulle part ou passer la nuit, Bimal l'invite à passer la nuit dans sa demeure. En arrivant, il rencontre Karuna, la femme de son hôte, le grand amour de sa vie qu'il n'a pas su garder… Directement après Charulata, Satyajit Ray va tourner un double film, Kapurush-o-Mahapurush (Le lâche et le Saint). Deux œuvres destinées à être projetées l'une après l'autre, mais n'entretenant aucun rapport particulier l'une avec l'autre. La première d'entre elle, Le Lâche, apparait de prime abord comme un successeur immédiat de Charulata, mettant en scène deux de ses interprètes principaux, Soumitra Chatterjee et Madhabi Mukherjee, à nouveaux impliqués dans une histoire d'amour dont le troisième personnage, le mari, n'a pas conscience. A l'ombre d'un film souvent considéré comme son chef-d'œuvre, Le Lâche est souvent jugé comme un film mineur dans l'œuvre de Satyajit Ray, ainsi que l'écrit Henri Micciolo : "Le Lâche est un Charulata réduit, allégé, et la présence des deux acteurs principaux ne fait qu'accentuer l'impression de filiation." Il nous semble pourtant que ce serait une erreur de mésestimer Le Lâche. Peut-être moins parfait que son prédécesseur, il gagne en liberté formelle, en force émotionnelle. La remarquable écriture du film, sa narration concise, la remarquable qualité de l'interprétation de ses acteurs en font une pépite méconnue de la filmographie de Satyajit Ray, une œuvre incroyablement touchante, et à notre sens incontournable. Le saint: Birinchi est un escroc qui se fait passer pour un "sādhu", un saint. Dans un train, il fait la rencontre d'un avocat, Gurupada Mitter, et de sa fille Buchki. Veuf et désemparé, l'avocat voit en Birinchi l'homme qui va apaiser son âme et, avec sa fille, tombe sous sa coupe. Une situation que Satya, le fiancé de Buchki, voit d'un mauvais œil. Si elle se convertit, elle lui échappera. Avec ses amis, il élabore un plan pour récupérer sa dulcinée et démasquer l'escroc… Immédiatement après Charulata, Satyajit Ray tourne un film double, Le Lâche et le Saint, souvent considéré par la critique comme mineur, et décrit par son auteur comme alimentaire puisqu'il découle selon lui d'un « besoin économique de faire au moins un film par an. » En fait de film double, il faut toutefois, d'un point de vue artistique, bien distinguer ces deux œuvres. Elles diffèrent du tout au tout par leur ton et surtout par leur valeur. Malheureusement, si Le Lâche, contrairement à son statut, nous semble être un film sublime et l'une des plus précieuse réussites de son auteur, Le Saint est effectivement une œuvre mineure, voire même totalement oubliable à l'ombre de l'imposante filmographie du cinéaste Bengali. En 1960, juste après Le Monde d'Apu, Satyajit Ray tournait La Déesse, formidable plaidoyer contre l'obscurantisme qui voyait une femme mourir d'avoir été érigée en déesse. On pourrait, jusqu'à un certain point, rapprocher Le Saint de La Déesse, à un basculement de ton près, du dramatique au comique. Le Saint se veut une charge contre la crédulité et les charlatans qui l'exploitent. Au centre du film, le personnage de Birinchi, charlatan habile à manipuler les faibles et à fasciner les foules. Il se fait passer pour un sādhu, qui désigne en Inde le saint homme, qui à renoncé à la société pour se consacrer au spirituel. Les sādhu pratiquent des rituels mystiques et vivent dans l'errance, de l'aumône des croyants. Tout ce que fait semblant de faire Birinchi, bedonnant mais vivant au crochet de ses disciples, simulant les transes et faisant croire tout et n'importe quoi à son public. Alors que son influence s'étend sur un avocat et sa fille, il va déclencher la colère du fiancé de cette dernière, qui aidé de ses amis fera tout pour le mener à sa perte. Le Saint est placé sous le signe de la caricature et du comique. Et c'est dans sa dimension caricaturale que le film est le plus réussi. Birinchi est l'image opposée du sādhu. Il est gras et vénal, et l'interprétation de Charuprakash Ghosh, qui cabotine sans réserve, en fait un personnage savoureux. L'une des scènes les plus amusantes du film le montre en coulisse, accompagné de ses faux assistants, se réjouissant de sa situation avant de revenir dans son personnage à l'entrée de son hôte, l'avocat Gurupada Mitter. Dans cette séquence où le masque tombe, le film se fait féroce, grinçant et drôle. Un ton souvent obtenu par la qualité du dialogue, notamment des mots employés par Birinchi, ses expressions extravagantes, ses formules improbables qui fascinent ses disciples. On rit donc, ou tout du moins on sourit devant Le Saint. Mais il s'agit malheureusement d'un sentiment qui se fait trop rare, et qui ne suffit à faire de ce film une réussite.

Keywords

Listing 1 - 10 of 15 << page
of 2
>>
Sort by