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Film
Habiter
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Year: 2021 Publisher: Montreuil: La Traverse, Les Éditions de l'Œil,

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Abstract

Présentation d'oeuvres de P. Creton (croquis, vidéogrammes, sculptures, herbiers, montages photographiques), accompagnée d'un DVD regroupant neuf films du réalisateur.-Le vicinal :Un chemin au bord de la falaise, une ruche, une fenêtre ouverte..."Je considère Le Vicinal comme mon premier film, réalisé au moment de mon installation à Bénouville, dans le Pays-de-Caux. C’est aussi ma seule expérience de tournage en pellicule. […] Ce que je veux filmer, c’est ma rencontre avec Marcel Pilate. […] C’est le premier héros de mes films. Le film correspond au moment où il vient installer les ruches que je lui ai achetées. C’est avec lui que pour la première fois j’agis [dans la nature], j’y exerce une activité. Aussi c’est la première fois que je vois quelqu’un travailler comme ça : chaque objet, chaque outil, chaque geste, tout est fait dans une sorte de cérémonie et de rituel."-La vie après la mort : “J’avais littéralement organisé ma rencontre avec Jean Lambert. Dès que j’ai connu cet homme, je me mettais à redouter sa mort. N’avait-il pas tenté de m’en prévenir : “Choisir un ami si vieux”. En son absence, l’idée de sa disparition me revenait ; déjà vivant il me manquait. La nuit nous écoutions des javas jusqu’à ce que la peur se dissipe. Nous avons en tout cas bien ri devant la caméra toute seule, bêtement en train de nous filmer. Peut-être que la solitude était la chose que nous avions à partager, risiblement.”-Une saison : Une histoire impossible à filmer, impossible à narrer, sauf par quelqu'un d'autre."Yves Edouard est quelqu’un dont j’entends beaucoup parler. Il est agriculteur-céréalier, producteur d’endives. […] C’est d’évidence un personnage romanesque. Un matin je vais à sa ferme, il m’embauche, il a besoin de quelqu’un pour sarcler les endives en plaine. […] Quand je vais le voir, j’imagine construire quelque chose de romanesque et esthétique. J’ai un moment l’intention de filmer le travail, ce qui s’avère impossible. Puis je rencontre Catherine Pernot, l’amie de mon amie Sophie Roger. Je tombe sous le charme de sa façon de parler, de raconter les choses, même les plus banales. Je lui décris le travail à l’endiverie afin qu’elle me fasse son propre récit. Je l’enregistre, retravaille sa parole pour établir un texte qu’elle doit ensuite apprendre et jouer devant la caméra. Puis je filme un entretien entre Yves et moi. Le film est donc composé de deux plans : Catherine, puis Yves. Comme s’ils étaient entrés dans la peau de leurs personnages, elle témoigne, lui se prête aux questions."-L'heure du Berger : "Le titre me vient du livre de Samuel Beckett sur Proust, dans lequel il rappelle qu’une forme nouvelle de publicité apparaît après la guerre, où l’on impose non seulement un produit, mais aussi une heure à laquelle il faut le consommer. “Midi, sept heures : L’heure du Berger.” Je connaissais cette publicité mais c’est en relisant ce passage que j’ai pris conscience de sa similitude avec ce plan où je suis seul en train de boire un Berger, l’étiquette bien en évidence, et où les cloches sonnent sept heures. Le pastis Berger est bien sûr complètement associé à Jean [Lambert], à nos retrouvailles, à nos apéritifs hebdomadaires.L’Heure du Berger est la récréation de Maniquerville. Ils ont été réalisés en même temps. En plus du “retour” insistant de Jean dans sa maison, de son fantôme qui m’a invité à faire ce film, c’est peut être la lourdeur du tournage de Maniquerville qui m’aura conduit à le réaliser de manière si légère et intuitive."-Côté jardin :"Pierre Creton a posé sa caméra face à la petite table noire depuis toujours installée au centre de la pelouse, devant la façade de la maison. Il s’est filmé en train de jardiner – mettre des plants en godet, préparer des boutures. Chat, chien, âne, poules s’ébrouent, jouent, se reposent autour de la table, la chèvre cabriole dessus, toute la ménagerie vit sa vie en traversant librement le cadre. Sur ces images d’une parfaite insouciance, il a monté le son d’un reportage radio sur la catastrophe de Fukushima. On est en mars 2011 : ici le jardin, la fin de l’hiver et le plaisir de plonger les mains dans la terre, de toucher les plantes, pour préparer la venue du printemps ; là-bas la mort, ciel et mer pour longtemps contaminés, intouchables. Le jardin ne s’oppose à la catastrophe qu’à condition d’en recueillir malgré lui l’écho. La table du jardin est aussi l’autel où s’accomplissent des rituels domestiques pour conjurer l’horreur."-Le marché, petit commerce documentaire : "En 1990, en même temps que je rencontrais l’apiculteur Marcel Pilate qui changea ma vie (qui m’en donna un meilleur goût, plus exactement) et qui m’embaucha, je découvrais grâce à Michel Surya, dans sa biographie sur Georges Bataille La Mort à l’œuvre le nom d’Alexandre Kojève.Je fis alors un film sur un thème à la fois musical et philosophique, celui du voisin et de la vicinalité (Le Vicinal) qui associait Pilate et Kojève dans une lecture fragmentée de l’Introduction à la lecture de Hegel : "Le Désir humain doit porter sur un autre Désir. Pour qu’il y ait Désir humain, il faut donc qu’il y ait tout d’abord une pluralité de Désir (animaux)".Plus loin : "Dans la ruche il y a division du travail"…Vingt ans plus tard à Fécamp, sur le lieu même où j’avais accompagné Marcel Pilate pour vendre le miel : le marché, j’apprenais la présence de Michel Surya comme habitant voisin. Entre temps il avait publié Portrait de l’intermittent du spectacle en supplétif de la domination : "On regardera un jour cette époque comme celle qui, au moyen du marché, soumit l’art aussi parfaitement que, quelques siècles plus tôt, les princes et le clergé le soumettaient absolument". J’ai choisi pour ma part un autre marché, plus humain (animaux), comme communauté. J’ai eu envie de filmer ce marché et pour rendre hommage à Surya de revisiter Kojève, qui décidément continuait de me faire rire. Sabine Haudepin (en voisine, aussi) sut parfaitement exprimer par sa lecture ce sentiment."-L'avenir nous le dira : J’ai rencontré Pierre il y a vingt-cinq ans, quand je me suis installé à côté de lui sur le marché ; lui, vendant des volailles et des œufs, moi des fleurs et du miel. J’ai demandé à Arnaud son fils, s’il serait possible de les suivre et de filmer la récolte du lin.-La cabane de dieu :"De son père, Pierre a hérité d’un bois qu’il entretient, et au milieu du bois, d’une cabane, ancien pavillon de chasse du père, où Pierre aime aujourd’hui passer du temps, seul avec son chien. Il y a réalisé un film qu’il vient de terminer, douze ans après un premier essai infructueux. Un des premiers plans montre la cabane en forte plongée, comme vue du haut d’un des arbres qui bordent la clairière. Davantage que la cabin de Thoreau, c’est la Black Maria d’Edison que ce plan fait venir à l’esprit. Comme la maison de Vattetot, la cabane du bois est un studio de cinéma. Et une maison hantée."


Film
Sur la voie
Author:
Year: 2021 Publisher: Montreuil: La Traverse, Les Éditions de l'Œil,

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Abstract

Présentation d'oeuvres de P. Creton (croquis, vidéogrammes, sculptures, herbiers, montages photographiques,...), accompagnée d'un DVD regroupant six films du réalisateur.-Sept pièces du puzzle néolibéral : "En même temps que j’assistais mes nouveaux amis Yves Edouard et Patrick Hébert dans la moisson de 1997, paraissait dans Le Monde Diplomatique : “La quatrième guerre mondiale a commencé”, une analyse géostratégique du sous-commandant Marcos. À la lecture de ce manifeste, m’est venu l’idée du film."-Mercier et Camier :"Sophie était en train de réaliser une série de portraits d’amis, lisant. Je lui proposai, avec Marie Le Pallec, notre amie commune, de faire une adaptation de Mercier et Camier dans l’autocar sur la ligne Fécamp/Le Havre qui passait devant les maisons que nous habitions."-Le voyage à Vézelay :En avril 2005, peu après la mort de son père, Pierre Creton se rend à Vézelay, où est enterré Georges Bataille. Il est accompagné par ses amis Marie Le Pallec et Bénaïd Mostefaï. L’escorte également, tout au long du voyage, la voix le plus souvent off de la comédienne Françoise Lebrun, laquelle fait ici office de narratrice décrivant ce qui arrive et s’adressant à ses personnages ( "Vous..."), mais aussi d’hôtelière philosophe. À quoi sert cette voix ? À changer en récit ou en nouvelle ce qui n’est que simple excursion, pèlerinage au mieux ? À amortir l’embarras d’une entreprise accomplie dans le deuil d’un père avec qui le cinéaste avait à peu près cessé tout rapport ? Sans doute. Disons plutôt que l’invitation faite à Françoise sert à rendre manifestes une ambivalence et une incongruité qui sont déjà là ; non sans ironie ou malice, la narratrice redouble, dédouble par ses mots un voyage qui a lui-même beaucoup à voir avec le double, la hantise : quelques images filmées par Pierre Creton de son père mort ; un cadavre de chien ramassé, puis abandonné sur la route ; la rencontre avec un prêtre étrangement disert, et peut-être faux ; enfin une nuit passée à la belle étoile, enroulé dans un drap blanc, drôle de linceul."Afin de nous rendre la vie et la mort plus faciles, je demande à mon père s’il me sera possible de filmer son enterrement. Mon père me suggère, comme image de son vivant, de prendre les photographies des Tours de France qu’il avait courus. Il meurt lors des dernières étapes du Tour de l’été 2002. J’envisage à mon tour de prendre la route et de me rendre de sa tombe à celle de Georges Bataille, dont les écrits sur l’outrance du désir et de la mort m’avaient accompagnés jusque-là. […] Le Voyage à Vézelay, c’est l’invention d’une nouvelle famille : Françoise, Marie, Bénaïd et moi. Une communauté de ceux qui n’ont pas de communauté, comme l’écrivait Bataille"-Le grand cortège :"Mesdames, Messieurs, Les travaux de reconstruction du Centre de Gérontologie Yvon Lamour de Maniquerville sur son nouveau site sont terminés. L’emménagement des résidents dans les locaux neufs se fera sur deux jours : le lundi 11 et le mardi 12 octobre 2010.C’est la note qui était affichée à l’accueil que je n’ai pas souhaité reformuler. Elle donnait le ton de crudité, que j’avais évacué dans Maniquerville et que j’étais près cette fois à prendre à bras le corps. À qui s’adresse cette information ? Aux enfants des résidents ? Qui sont ces Mesdames, Messieurs ? Les résidents ? Les spectateurs ? Spectateurs d’une réalité qui nous concerne tous ? Je vois Le Grand Cortège différent de Maniquerville, dans sa forme : la caméra ici toujours en mouvement, la couleur, la nostalgie plutôt que la mélancolie…"(Pierre Creton)"On s’en souvient, avec Maniquerville (en compétition au FID 2009), Pierre Creton nous présentait un centre de gérontologie qui vivait ses derniers moments avant d’être détruit et transféré à Fécamp, sur un site d’une nature moins hospitalière. Ce film, Le Grand Cortège en est la suite et la fin, puisque c’est aux transferts des résidents d’un lieu vers l’autre auxquels on assiste ici. Mais ces quelques périples solitaires, que la caméra accompagne dans l’ambulance, résonnent plus gravement, car c’est à n’en pas douter le trépas qui se trouve au bout de la route, comme l’évoquent les images pudiques de funérailles que l’objectif attrape de loin. Méditation guère inhabituelle chez Creton que celle sur la disparition, elle prend toutefois ici le tour d’une frontalité particulière, et le passage du temps se voit froidement représenté par l’automobile, adaptation réactualisée de la fameuse diligence de la Grande Faucheuse. Des ambulances de l’introduction, filmées à l’heure où le jour point, à la voiture de collection qu’on remet patiemment, et en musique, à neuf en conclusion, à la semblance d’un moderne sarcophage, c’est une mécanique qui est donnée concurrente à la vie, et finit par en triompher."-Sur la voie critique :"L’enseignement de Sur la voie (première version) était celui-ci : l’amour d’une chose nous fait désirer une autre chose, l’école quand elle réussit nous donne envie de la quitter, la meilleure chose que peut produire l’école est l’abandon de l’école. […] Pierre et Yacine vont chacun quitter leur école et leur maison pour aller ailleurs, apprendre à voir comment c’est. L’un dessine, l’autre filme. Ils prennent la route, font des rencontres, s’émerveillent, s’endorment. Ils avancent sans se retourner sur la voie, le long de la Seine et de la ligne de chemin de fer, c’est un voyage aussi à l’intérieur de soi.Quand tu me demandes de reprendre le film avec toi, tu pars de ce qu’on t’a dit après les projections : une femme, qui avait cru voir sa "propre disparition, la mort partout dans le film, dans chaque plan" ; et un ami qui, après être resté longtemps silencieux, avait pu te dire qu’il ne t’avait pas reconnu. Les retours étaient plutôt sombres, et surprenants pour moi qui avait trouvé le film joyeux et t’avait reconnu, si on doit dire comme ça, un peu dans l’un et l’autre de ces deux garçons qui retournaient à l’école pour quitter leur maison (et même si toi, tu ne voyages pas). Ces retours t’avaient troublé. Nous avons parlé du film ensemble. Tu m’as dit que tu voulais le poursuivre, reprendre le montage, en écrire une autre version qui comporterait son versant critique."


Film
Trilogie en pays de Caux : Paysage imposé, Secteur 545, Maniquerville
Author:
Year: 2010 Publisher: Nantes: Capricci,

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Abstract

Pierre Creton, diplômé des Beaux-Arts du Havre, allie sa pratique du cinéma et du dessin à ses activités d'ouvrier agricole. Apiculteur, horticulteur, peseur au contrôle laitier, vacher... beaucoup de ses expériences professionnelles sont l'occasion d'un film. Ancrée dans les terres de Haute-Normandie, la "Trilogie en pays de Caux" parcourt les trois âges de la vie et esquisse un portrait d'un pays, de ses habitants. A la fois fiction et documentaire, elle efface la frontière entre l'expérience et l'oeuvre, rend indistincts l'art et la vie.-Secteur 545 :Le "Secteur 545" désigne dans le pays de Caux les limites dans lesquelles Pierre Creton, peseur au contrôle laitier, exerce son activité auprès des éleveurs qui en font la demande. Au fil de ses rendez-vous réguliers, des relations se nouent, et Pierre Creton se risque à poser certaines questions, particulièrement celle-ci : entre l'homme et l'animal, quelle différence ? La première surprise passée, les éleveurs se prêtent au jeu. L'inattendu des réponses conjugué au regard de Pierre Creton nous fait partager, entre autres choses tout aussi inattendues, un moment d'humanité.-Paysage imposé : Le cinéaste filme une année de formation dans un lycée agricole à Yvetot. A travers cette démarche il questionne la notion de paysage, d'environnement entre le familier et le remarquable, entre le quotidien et l'historique.-Maniquerville : Le centre de gérontologie de Maniquerville, dans le Pays de Caux, accueille des personnes âgées atteintes de maladies neuro-dégénératives. La comédienne Françoise Lebrun vient régulièrement de Paris faire des lectures d'extraits de l'oeuvre de Proust aux résidents du Centre, stimulant ainsi leur mémoire et leur parole. Un lien très fort s'instaure entre Françoise Lebrun et Clara Lepicard, animatrice au Centre.


Book
Cultiver, habiter, filmer
Authors: ---
ISBN: 2953826106 9782953826104 Year: 2010 Publisher: Paris: Independencia éditions,

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Abstract

Cinéaste, plasticien et ouvrier agricole, Pierre Creton retrace son parcours atypique, depuis son premier film, réalisé en 1992. Basé sur un entretien entre Pierre Creton et Cyril Neyrat, enregistré chez le cinéaste, dans sa maison de Vattetot-sur-mer, cette conversation s'attache à décrire, pour chaque film de Creton, l'articulation singulière de la vie et du cinéma, la manière dont les rencontres, les lectures, les lieux donnent à chaque film sa matière et sa forme. « Faire des films, n'est-ce pas comme cultiver son jardin, produire du miel ? » Pierre Creton.

Keywords

Cinéma --- Film --- Interview --- Creton, Pierre


Film
N'avons-nous pas toujours été bienveillants ?
Authors: ---
Year: 2021 Publisher: Montreuil: La Traverse, Les Éditions de l'Œil,

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Abstract

Présentation d'oeuvres de P. Creton (croquis, vidéogrammes, sculptures, herbiers, montages photographiques,...) et de Vincent Barré accompagnée d'un DVD regroupant six films des réalisateurs.-Détour suivi de Jovan from Foula :Détour en deux parties.La première est une suite de plans fixes pris dans les paysages du Shetland. Une voix les accompagne, nous invitant à écouter divers textes d'auteurs.La seconde est une visite en automobile de l'île de Foula, guidé par un jeune garçon, punk et paysan, loquace et agile en dépit de son handicap. Après Secteur 545, qui cultivait déjà un goût simple pour la complexité, Pierre Creton, ici accompagné de l'artiste Vincent Barré, propose un film sur ce qu'on peut appeler un pays : son relief, ses souvenirs, ses récits, sa part invisible qui nous autorise la lévitation sur son sol.La fin l’indique : c’est l’hôte, une fois la visite finie, qui s'envole en avion, c'est l'invité, lui, qui reste à terre à filmer le départ."C’est à Foula, l’île la plus éloignée du main island [des îles Shetland], que nous tombons sur Jovan. Enfin c’est plutôt lui qui tombe sur nous, à la sortie du ferry, à la fin du jour, le brouillard est à couper au couteau, nos airs sont hagards. Il nous prend complètement en charge et nous propose de nous faire visiter l’île le lendemain. C’est un long plan séquence du paysage qui défile, vu depuis l’intérieur de sa voiture. De la seule route existante, Jovan commente pour Vincent le désordre de l’île : carcasses de voitures et de tracteurs, monticules de ferraille rouillée. Puis d’une autre île, Papa Stour, d’où l’on voit Foula, nous filmons ce qui deviendra la première partie du film."-L'arc d'Iris, souvenir d'un jardin : Trois semaines de marche dans l'un des endroits les plus hauts du monde, la vallée du Spiti, dans l'Himalaya ; des séquences de fleurs cueillies comme un herbier, scandées par la rumeur des villages et le chant des monastères."Cinq semaines dans l’Himalaya, trois semaines de marche dans la vallée du Spiti. […] Nous pensions ouvrir le film sur un jardin, ici, en France, en Normandie ou dans le Loiret, nos jardins à l’un et l’autre où nous cultivons quelques plantes himalayennes : ancolies, armoises, thalictrum…(et celles qui se sont dérobées à notre attente : méconopsis, pivoines). La grande émotion fut de découvrir ces plantes “chez elles”. […] Dans des paysages et avec des habitants d’une telle beauté, nous n’avions pas imaginé que nous passerions autant de temps les yeux dirigés vers le sol. L’idée de l’échelle nous est apparue sur place, en filmant les fleurs. Il nous fallait constamment nous mettre à plat ventre, pour mieux capter ces fleurs modestes, dans leur rapport à l’immensité du paysage."-N'avons-nous pas toujours été bienveillants ? :"Pierre Creton s’est toujours montré très méticuleux. Sa pratique, sans doute, avant que de cinéaste ou en même temps, d’apiculteur ou de contrôleur laitier, l’aura ainsi fait monter en graine. C’est un recueil de quatre films qu’il nous rapporte cette fois. Ou plutôt un film en forme de recueil. Car si chaque partie existe de manière indépendante (certaines sont même le fruit de commandes), c’est bien la justesse d’arrangement d’un bouquet qui les relie. Quel fil alors ? Végétal, justement. Mais avant d’en dire davantage, importe de préciser qu’il s’agit de portraits. Défileront dans l’ordre : Georges-Arthur Goldschmidt, immense traducteur de l’allemand et écrivain à son tour ; l’évocation de l’architecte et urbaniste de la célèbre reconstruction du Havre en 1945, Auguste Perret ; Aline Cézanne, petite fille de Paul, et dont les parents côtoient Jean Renoir, à parler du temps des cerises dans l’hospice où elle réside ; Deng Guo Yuan, enfin, un ami, peintre chinois qui laisse grimper du pinceau des feuilles et des branchages. Matière première de chacune de ces rencontres, sauf la dernière, qui le cache peut-être derrière son mutisme, l’Histoire, le récit, large ou primesautier, épique ou jouissif, d’un passé pas si lointain.Mais telle insistance du témoignage ne suffit pas, même dramatique, même joyeux, il y faut un autre effet de liane. Et c’est le paysage, ou plus modestement l’herbe, quelques plantes, pour signaler en pointillé que quelque chose pousse malgré tout : la mémoire."-Petit traité de la marche en plaine : À la fin de l’hiver, un marcheur partant de chez lui traverse les paysages contrastés de trois régions, de la mer à la montagne jusqu’à la maison du Poète Gustave Roud. De l’approche des êtres à l’apparition du fantôme."Un marcheur qui traverse trois pays : celui de Vattetot-sur-mer en Pays-de-Caux, de Saint-Firmin-des-Bois dans le Gâtinais, et de Carrouge en Suisse, tirant un fil géographique et imaginaire entre les lieux de nos maisons, et celui du séjour de Gustave Roud dans sa ferme familiale du Pays-de-Vaux. Ce film est inspiré du texte de Gustave Roud auquel nous empruntons le titre. Traversant des paysages, s’approchant des formes infimes et changeantes de la nature, rencontrant des êtres – des bêtes et des hommes".-Simon at the crack of dawn :D'après Pierrot Lunaire de Arnold Schönberg.Aux premières lueurs de l'aube avant la moisson, les céréaliers sont encore endormis. Seule lumière dans le bourg, celle de la boulangerie où Simon est au travail. Saint-Roch apparaît."Simon, At the Crack of Dawn est le cinquième film que réalisent ensemble Pierre Creton et Vincent Barré. Parce qu’il est la quintessence d’un cinéma de poésie, aucun sujet ne s’y laisse circonscrire dans les limites d’une forme pourtant ronde comme une boule de pain. Ce que l’on peut tenter d’écrire, c’est la résonance des signes, la vibration des matières et l’étoilement mystérieux du sens entre les images et les sons. […] Si le film se laissait résumer, une simple phrase suffirait, qui décrirait la plus banale des réalités : "avant le lever du jour, alors que les hommes dorment encore dans leurs lits, un boulanger fait son pain." Ce serait négliger deux plans qui, échappant à ce récit […], font basculer Simon, At the Crack of Dawn vers le conte fantastique.-Métis :C’est bien connu, filmer un artiste au travail n’est pas tâche aisée. L’académisme de la pose risque de le disputer à l’illusoire de ce qui serait ainsi prouvé. C’est sans doute pourquoi Vincent Barré, complice par ailleurs à plusieurs occasions de Pierre Creton, a choisi de prendre lui-même les rênes de l’opération. Et de laisser place aussi aux échanges avec un autre sculpteur de renom, Richard Deacon. L’atelier se présente donc comme le lieu du dessin, de la fabrique de la sculpture, de la conversation, mais aussi comme le cadre imparti à la caméra. Mais c’est sans doute elle aussi, la caméra, qui commande de quitter le seul atelier où les feux d’une voiture nous aura d’abord conduit, pour s’ouvrir au chantier archaïque de la fonderie, à ses ténèbres zébrées d’incandescence. Et puis, ouverture encore, dans un mouvement à rebours, l’image filmée remonte aux sources de ses formes sculptées. Preuves par l’image de la filiation, défilent les paysages et les rites de la Méditerranée : architecture cistercienne en Provence, sites antiques grecs, processions de la semaine sainte en Sicile. Lente remontée d’une réminiscence qui s’accompagne de textes pour lui fondateurs, Empédocle et Bataille, lus par Françoise Lebrun. Et voilà que ce qui devait s’éclairer se confond, que ce qui devait guider s’éparpille. Au lieu d’informer, la forme se déforme. Ce n’est pas hasard que le nom du Stalker, inventé par Tarkovski pour le plaisir de brouiller les pistes, puisse servir ici au final d’enseigne.


Book
Marcher au cinéma, lignes d'existences
Authors: --- ---
ISBN: 9782918193722 Year: 2024 Publisher: Cherbourg-en-Cotentin (Manche) : De l'incidence-éditeur,

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Abstract

Anti-spectaculaire, banale, la marche est le lieu par excellence de l'ellipse cinématographique. Pourtant, certains cinéastes ont exploré l'acte de se déplacer à pied dans leurs films, construisant des arpentages qui se révèlent politiques, critiques, voire utopiques. De Tsai Ming-Liang à Alain Guiraudie, en passant par Wang Bing ou Béla Tarr, l'auteure explore ce thème de la marche au cinéma. ©Electre 2024

Keywords


Book
Paul Vecchiali : once more
Authors: --- --- --- --- --- et al.
ISBN: 9782351373453 Year: 2023 Publisher: Montreuil : Marseille : Les Éditions de l'Oeil ; FIDMarseille,

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Abstract

« Nombreux sont les films dont on peut reproduire chaque plan. Par contre, tous ceux qui se sont attelés à reproduire Bresson se sont cassé le nez. Demy, Rozier et Godard sont irreproductibles également. Quand je vois, dans "Sauve qui peut (la vie)", le travelling arrière sur Nathalie Baye en vélo, je pleure. Je vois les films de Godard au niveau de la sensation, je “pleure cinéma”, je ne pleure pas “émotion de la situation ou du personnage.” Le cinéma pur, c’est ce qui me touche le plus au monde, plus même que le personnage et la situation. Le cinéma pur, c’est hors de tout, cela peut être “juste une image” comme dit Godard, ou une correspondance entre un son et ce qui apparaît à l’image. »

De son premier film en 1961, « Les Petits Drames » (perdu), à l’ultime "Bonjour la langue" (2022), Paul Vecchiali a construit une œuvre « bigger than life » qui fait de lui l’un des grands cinéastes français. _ « One, Two, Many » — une collection — 
Le FIDMarseille articule un travail de défrichage de la production la plus contem­poraine avec une attention aux cinéastes dont l’œuvre s’inscrit déjà dans une histoire en train de s’écrire. Ce souci de tisser ensemble cinémas passé et à venir implique un travail critique. C’est l’ambition de cette collection : animés par l’esprit et l’énergie d’un festival, des livres vifs, collectifs, accueillant des formes et des écritures multiples – essais critiques, d

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