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I. Introduction de la gestion des déchets urbains.
En 1996, le Programme de Développement Municipal (PDM) et l’Institut Africain de Gestion des déchets se sont réunis en Abidjan pour parler de la gestion des déchets solides en Afrique. Le séminaire a réuni des élus locaux, des responsables des services centraux, des responsables d’ONG, des experts, des techniciens et des chercheurs qui ont défini un certain nombre de principes de gestion applicables à la plupart des grands villes d’Afrique. Ces principes devraient pouvoir concerner également tous les types de déchets urbains, quelle que soit leur nature.
Nos investigations sur la question dans le cas de la ville de Kinshasa ayant abouti à des constats assez proches des principes définis au cours du séminaire en question, nous nous en inspirons largement pour dégager une autre manière de voir, de lire et de comprendre la gestion des déchets dans la ville de Kinshasa. Il s’agit dans d’un paradigme et, comme pour tout paradigme ; le principe qui le sous-tend est fondé sur des postulats :
1. Les déchets urbains doivent être considérés non plus seulement comme une nuisance, mais aussi, et paradoxalement, comme une ressource. En effet, si elle est bien organisée et bien exploitée, la filière des déchets urbains pourrait être génératrice de revenus et créatrice d’emploi.
2. Qu’il s’agisse des déchets solides ou liquides, seule une approche holistique et cohérente permettrait de prendre en compte l’ensemble des séquences : collecte, évacuation, traitement et élimination.
3. Pour que la gestion des déchets urbains soit durable, il faut qu’elle bénéficie de financement devant provenir de plusieurs sources notamment des producteurs de déchets eux-mêmes, selon le principe « pollueur-payeur »
L’étude sur la gestion des déchets urbains la communauté urbaine de Kinshasa est à situer dans le cadre de la problématique de la gestion de l’environnement urbain et périurbain dans les pays du sud en général, et d’Afrique en particulier. Plus spécifiquement, il s’agit d’analyser et d’essayer de comprendre la gestion de la voirie urbaine dans une ville coloniale d’un pays pauvre à l’origine sans tradition urbaine, dans sa dimension hygiène et assainissement vue sous l’angle de sa relation avec les dynamiques, comportements et changements induits et imposés par la vie dans un cadre spécifique.
La ville de Kinshasa compte actuellement environs 8.000.000 (Huit millions) d’habitants répartis dans 365 quartiers résidentiels contre 400.000 (quatre cent-mille) à l’Indépendance en 1960, et cette population produit chaque jour, selon les spécialistes, 5000 tonnes de déchets solides dont la gestion pose des problèmes importants pendant la saison des pluies (8 mois), pendant cette période on estime qu’entre 100 – 150 personnes meurent chaque fois qu’il pleut.
Si les déchets étaient gérés et ramassés correctement, ils n’iraient pas dans les systèmes d’évacuation et ce taux de mortalité élevé serait évité.
Comme la plupart des canalisations et des évacuations sont bloquées, cela favorise la reproduction des moustiques. L’eau de ces canaux d’évacuation et de ces canalisations est utilisée par les habitants et elle contient :
Des contaminants par exemple des métaux venant de la décomposition des déchets ;
Des bactéries provenant de la décomposition des déchets ;
Les conditions idéales pour la reproduction des moustiques
Le nombre de personne tuées chaque jour par contamination chimique ou bactériale de l’eau est inconnu, mais il est beaucoup plus élevé que le nombre de gens tués par les inondations. D’où la nécessité de sensibiliser les populations et l’Etat à ces problèmes et de les faire participer à la gestion de la cité, malgré les multiples mutations (économiques, politiques et sociales) que connaissent la ville.
L’environnement de la commune de Ngaba en ce qui concerne la gestion des déchets est caractérisé par la présence manifeste des ordures et des flaques d’eaux le long des rues ou dans l’enceinte des parcelles. Le manque de notions d’hygiène est donc notoire. La commune de Ngaba présente les mêmes paysages que certaines entités de la ville de Kinshasa.
Cette négligence caractérisée de l’Etat et de la population depuis des années, est à la base de prolifération des moustiques et mouches causant la malaria et la fièvre typhoïde et d’autres infections parasitaires aujourd’hui probablement cause de mortalité élevée observées dans cette population.
Cette étude se divise en trois grandes parties, nous exposerons en premier lieu le cadre de la recherche, ensuite la partie théorique et en fin la partie pratique.
La partie théorique essaie de clarifier les concepts « déchets » et gestion des déchets dans la ville de Kinshasa précisément dans la commune de Ngaba, le développement durable et celui de la gouvernance.
La partie pratique précise les questions et objectifs spécifiques de notre étude, ainsi que les méthodes utilisées pour y répondre. En suite, nous présenteront les résultats obtenus et la discussion de ceux-ci.
Une conclusion générale résumera nos préoccupations et proposera quelques pistes de solutions

Waste Products --- Waste Products --- Refuse Disposal